ECHASSES ET THEATRE DE RUE

Publié le par Echasse


Bref historique

      Si le théâtre de rue existe depuis très longtemps (dans le fait même de jouer dans la rue), ce type de théâtre a véritablement connu son renouveau - et le début de sa "reconnaissance" en tant que tel, dans les années 70.
Né d'une volonté contestataire, d'aller à la rencontre du public et de faire sortir le théâtre des salles (à l'image du Living Theatre qui jouent dans la rue lors du festival d'Avignon en 68), le théâtre de rue cherche à bousculer les formes et à créer la surprise....

Les échasses ont rapidement été
un des éléments, un des outils pour faire du théâtre "autrement".
En 1974, l'Odin Teatret (une compagnie créée à Oslo qui s'installe ensuite au Danemark) créé en Italie "Le Livre des danses" où les échasses sont un des moyens pour les comédiens de se faire voir du public. Pour jouer dans la rue, l'Odin Teatret a vite compris qu'il fallait utiliser la hauteur pour rendre le jeu des comédiens visible (toits, balcons... et les échasses).
De même en Italie, le Piccolo Teatro di Pontedera fondé en 1974, veut jouer dans la rue car c'est un espace ouvert. Son directeur, Robberto Bacci, a recours aux échassiers pour "utiliser des plans verticaux qui obligent les gens à lever la tête (...)" pour faire sentir le volume de la ville au public.
En France, à partir de 1977, Le puits aux images (qui deviendra le Cirque Baroque) adopte les échasses comme nouvelle discipline pour ses numéros, le Cirque Aligre les utilisent également dans des parades en ville, tout comme Zigomar (ancien danseur des Folies Bergères) ou la troupe Abracadabra monté par Charlie Barello.
Mais l'un des premiers à les utiliser comme moyen d'expression principal - et à populariser cette technique - est Pascal Laurent, qui va monter des spectales en solo (dont Célestin l'échassier), joués dans les rues de Paris, avant de créer la compagnie Friche Théâtre Urbain
. Tous les spectacles de cette compagnie seront joués en échasses, ces dernières étant au service d'une narration ("Ubu", "Macbeth"....) et non un simple objet de parade.


      Depuis l'engouement n'a cesser pour cette technique, aussi bien par cette possibllité d'évoluer "au-dessus du public" et de faire des échasses "une scène en mouvement", que par les possibilités qu'elles offrent au niveau visuel - les échasses étant de surcroit une technique facile à apprendre.
Cette facilité a provoqué la création d'un nombre important de compagnies (130 compagnies recensées en 2009 sur le site de Hors Les murs) - avec des qualités de spectacles plus ou moins inégales...


Trois axes de travail autour des échasses

     Le premier s'appuie sur un travail de comédien (qui utilise les échasses pour "élever" un personnage).
On y retrouve des compagnies comme Friche Théâtre Urbain, Bonheur Intérieur Brut, Cavaluna...
Associé à des performances techniques, ce travail de personnage peut donner naissance à des spectacles comme ceux des 3 points de suspension (acrobaties) ou de Bulles de Zinc ("cascade")...

     Le second privilégie l'aspect chorégraphique et dansé, avec des compagnies comme Cavaluna (flamenco), Smaak (Tango), Bonheur Intérieur Brut (danse contemporaine), Osmosis, Skakkja... et beacoup de troupes étrangères notamment d'Afrique (Kagbéma au Togo, Africa Kpodji au Mali...)

     La troisième va privilégier le côté visuel et le costume. Souvent présentés en déambulatoire, c'est dans dans ce type de spectacle que l'on retrouve le plus grand nombre de compagnies... Certaines avec une ingéniosité et une qualité qui font penser à ceux utilisés au cinéma pour donner naissance à de vrais personnages (Tal'harn), d'autres avec moins de succès...

     Et il y a le contrepoint aux échasses, la Cie Off par exemple, où les échassiers n'existent que par leurs jambes, celles qui vont donner de la vie à ces structures de fer que sont Les girafes... 


     Enfin, il y a tous les spectacles qui se jouent de la hauteur  - à mi-chemin entre les échasses et quelque chose qui les évoque. Des spectacles comme "The Field" ou "Ringing the changes" de la compagnie australienne Stange Fruit, par exemple, qu'il est interressant d'évoquer même s'il n'est pas question d'échasses à proprement parler...


     Aujourd'hui, avec l'évolution du matériel (air comprimé, lames à ressorts...), le travail sur échasses va évoluer fortement au bénéfice de spectacles plus acrobatiques...
    


 


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